[AGIR] S1E11 – Comment prendre une décision (les 4 types de choix)

par | Mar 17, 2019 | Article, Podcast, Vidéo | 0 commentaires

En « scrollant » cette page, vous pourrez consulter son contenu en : (1) vidéo, (2) podcast ou (3) texte.

EN VIDEO

EN PODCAST

 

 RETRANSCRIPTION

 

Faire un choix, ce n’est pas si facile. On hésite, on tergiverse, on pèse le pour et le contre… Bonjour la prise de tête !

Dans ce 11ème épisode de la série « Agir », on va parler de la prise de décision, pourquoi est-ce qu’on galère autant pour choisir et quelles techniques on peut employer pour nous aider à DE-CI-DER ! Car comme le dit Albert Camus :

Le principal problème que l’on rencontre face à un choix à faire, c’est la peur : la peur de regretter, la peut de manquer une opportunité… bref la peur de se tromper, de faire le « mauvais » choix.

Et cette peur elle vient du fait que l’on choisit toujours en situation d’incertitude, on ne connaît pas nécessairement bien le contexte, le sujet ni les conséquences de notre choix. On voudrait avoir plus d’informations pour se décider ! Mais ce n’est pas toujours possible et surtout cela retarde d’autant plus la prise de décision avec parfois une amplification des conséquences possibles de notre choix.

 

Face à un choix, plusieurs éléments entrent en jeu dont on n’a souvent pas connaissance :

(1) Vous disposez d’une certaine réserve d’énergie pour faire des choix dans votre journée. Si vous avez déjà pris de multiples décisions au cours des heures déjà écoulées, vous aurez moins de disponibilité d’esprit pour en faire d’autres ensuite (c’est aussi pour cela que Mark Zuckerberg est toujours habillé de la même manière, il limite le nombre de choix à faire dans la journée ou que certaines personnes se lèvent toujours à la même heure, suivent toujours la même routine le matin ou au déjeuner).

(2) Votre cerveau analyse les différentes options qui s’offrent à vous selon vos expériences passées. Alors, forcément si vous êtes face à un choix entièrement nouveau pour lequel vous ne disposez pas de références comparables, cela complique les choses.

(3) Par ailleurs, si vous avez trop d’options différentes entre lesquelles choisir, vous vous y perdez. Voyez comme au restaurant quand la carte comporte plus d’une dizaine de plats, votre prise de décision devient beaucoup plus longue que lorsque vous n’avez à choisir qu’entre trois.

(4) Enfin, face à un choix, il y a souvent affrontement entre nos envies et notre raison. Notre envie nous fait le plus souvent rechercher la satisfaction à courte terme quand la raison, elle, nous encourage plutôt à essayer de voir à plus long terme.

On l’a vu, on est souvent tenté d’attendre d’avoir plus d’informations ou même un signe qui nous orienterait et donc on peut se retrouver à ne pas décider. Mais on occulte souvent le fait que ne pas choisir est aussi une forme de choix : celui de laisser aux circonstances ou aux autres la responsabilité de prendre la décision à notre place. Et faisant cela, nous augmentons considérablement nos chances d’être mécontent car ce choix correspondra aux besoins et désirs des autres et non nécessairement aux nôtres.

 

Alors que faire quand on a du mal à prendre une décision ?

Et bien, comme d’habitude pour changer un comportement ou prendre une nouvelle habitude, cela se passe en 2 temps : REFLEXION et ACTION.

Tout d’abord, côté REFLEXION, prenez conscience que, le plus souvent, nos choix ne sont pas nécessairement définitifs, il est parfois possible de revenir en arrière. Ce n’est pas toujours le cas, mais c’est possible (vous pouvez être remboursé pour un achat, vous pouvez changer d’avis et dire finalement « non » à un ami…etc.).

Ensuite pour affronter cette peur de se tromper, vous pouvez imaginer les conséquences négatives des différentes options qui s’offrent à vous en imaginant des scénarios catastrophe : « qu’est-ce qui pourrait mal se passer si je choisis l’option A ? », « l’option B ? ». Ce qui vous permettra de vous rendre compte que les conséquences ne sont pas forcément graves et surtout que la probabilité d’occurrence de ces catastrophes est réellement faible.

Enfin, en général, il n’existe pas d’option radicalement meilleure qu’une autre, sinon le choix serait évident ! Donc, partez du principe que vous allez choisir l’option la plus acceptable (à 80% ou 90%) ou la moins mauvaise. Ça fait déjà retomber un peu la pression par rapport au fait de prendre la meilleure décision.

Maintenant, côté ACTION, vous avez plusieurs outils pour vous aider à faire un choix. Mais avant de vous en parler, il faut que vous compreniez qu’il y a 4 types de choix possibles :

En premier les choix faciles, où les conséquences de votre décision sont minimes et où les options sont assez similaires. Par exemple : « je prends le pull bleu ou le pull rouge ? ou les deux ? » Pour ce type de choix, n’y accordez pas trop de temps, vous pourrez toujours changer d’avis et si vous vous trompez, cela ne sera pas bien grave.

Ensuite viennent les choix importants. Là, les conséquences ne sont pas non plus très importantes, mais les options qui s’offrent à vous sont vraiment différentes. Par exemple : « Pour les vacances, je vais en Normandie ou à Ibiza ? ». Si vraiment vous n’arrivez pas à vous décider, utilisez la technique à pile ou face. Lancez la pièce et déterminez Normandie face et Ibiza pile (ou l’inverse). L’idée n’est pas de laisser votre décision au hasard, mais de vous forcer à faire un choix. Inconsciemment vous avez déjà une préférence, mais vous ne l’avez pas réellement en tête, donc lorsque la pièce retombe sur « face » (Normandie) et que vous vous sentez déçu, choisissez Ibiza. Si vous êtes OK avec ce choix du hasard, restez sur la Normandie.

Le troisième type de choix ce sont les dilemmes. Les différentes options se ressemblent, mais à l’inverse des choix faciles, les conséquences de votre décision peuvent avoir beaucoup d’impact. Par exemple : rester dans mon poste actuel ou changer d’entreprise (pour un poste équivalent) ? Pour ce type de choix, vous pouvez vous aider de l’outil des 6 chapeaux de Bono (rien à voir avec le chanteur, il s’agit d’un psychologue, spécialiste des sciences cognitives) qui consiste à endosser différents rôles pour résoudre un problème ou éclairer une prise de décision.

    Vous allez donc jouer successivement chacun des rôles prévus pour les différents chapeaux – neutralité, émotions, optimisme, pessimisme, créativité et organisation – pour analyser vos options (en finissant par le bleu pour organiser tout cela). L’idée est de considérer les différents angles de chaque option et de ne pas se limiter à notre mode de réflexion habituel. Donc jouez vraiment le jeu et respectez les différents rôles !

    Enfin, les choix difficiles où non seulement les options sont très différentes, mais en plus leurs conséquences peuvent être vraiment importantes. Si je poursuis l’exemple du choix précédent, un choix difficile typique serait le choix de changer d’entreprise ou de se reconvertir. Pour ce type de choix, il n’existe pas de technique magique. En revanche, pour vous aider vous pouvez faire un exercice de catégorisation, c’est-à-dire de déterminer quels sont les critères importants à prendre en compte pour cette décision et de les pondérer (leur affecter un poids différent selon leur importance pour vous). Dans notre exemple cela pourrait donner une matrice de ce type :

    ATTENTION : ici j’ai simplifié la matrice à dessein, vous pouvez prendre en compte beaucoup plus de critères ou mettre plus de nuances dans l’échelle de notation. Ce n’est pas un outil qui va décider à votre place, mais il va vous permettre d’identifier les critères qui sont importants pour vous et pour votre choix.

     

    Au final, je ne vous ai pas donné ici de solutions miracle pour faire le « bon » choix et cela pour 2 raisons :

    • Pour les choix où l’on hésite vraiment, on l’a dit, il n’y a pas d’option radicalement meilleure qu’une autre
    • Et il n’y a pas de solution toute faite, applicable à tous, car chaque choix dépend de chaque personne et de sa situation.

    En revanche, avec les réflexions et les outils que j’ai partagé avec vous, vous allez pouvoir savoir par quel bout prendre votre réflexion et décider plus rapidement. Et surtout, vous ferez vos choix en conscience en sachant qu’il y a souvent la possibilité de les modifier ou de les adapter ensuite pour qu’ils vous conviennent encore mieux.

    Un dernier rappel : un choix ne peut se faire que si vous savez où vous voulez aller car l’option choisie doit être en accord avec les objectifs que vous poursuivez. Si vous ne l’avez pas encore fait, vous pouvez télécharger gratuitement la fiche outil « fixez ses objectifs » en cliquant sur le bouton ci-dessous pour déterminer vos objectifs.

    A vous de jouer !

    [et_social_follow icon_style="slide" icon_shape="rounded" icons_location="top" col_number="auto" counts="true" counts_num="0" total="true" outer_color="dark" network_names="true"]